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vendredi 22 octobre 2010

Le BANCOR est une nécessité monétaire et financière mondiale urgente

G20: Washington appelle à une réforme des changes des pays excédentaires


MSN 22 – 10 – 2010

Commentaire

Le BANCOR est une nécessité monétaire et financière mondiale urgente

La solution la plus adéquate à plusieurs problèmes financiers mondiaux actuels est la mise en place d'une monnaie mondiale. Des économistes et d'autres experts internationaux ont appelé depuis des dizaines d'années à ce que cette monnaie, le BANCOR, soit un dénominateur commun essentiel et fondamental des échanges commerciaux à l'échelle internationale.

On peut citer à titre d'exemple cet excellent texte de Michelle de Mourgues, une professeur à l'Université de Paris II dans les années 1980 qui a participé à un séminaire académique international le 27 et 28 avril 1983 à Sfax en Tunisie:

« La proposition de Keynes (John Maynard Keynes, économiste britannique 1883 - 1946) d'une monnaie internationale reposait sur un principe très simple. Une banque internationale devait à l'échelle du monde jouer le même rôle qu'une banque commerciale à l'échelle d'un pays. Mais pour éviter la perversion du processus monétaire international, cette monnaie ne devait pas pouvoir être thésaurisée, ce qui devrait éviter son développement excessif. J’énumérerais brièvement cinq principes :

1 – Keynes part de l’idée que le financement des échanges internationaux comme celui d’une entreprise est un processus normal. Il faut mettre les pays en situation de s’enrichir et de se développer avant d’exiger d’eux qu’ils s’équilibrent ou même fassent des bénéfices. De même que les banques commerciales offrent leurs services aux entreprises qui se créent, une banque internationale a pour vocation d’offrir ses services aux pays jeunes et peu développés, ou en déséquilibre momentané.

2 – Un pays excédentaire qui thésaurise ses excédents a un comportement aussi déséquilibrant qu’un pays qui accumule des déficits. Ceci et cela vont d’ailleurs de pair. Si le premier a acquis une situation de domination et qu’il se contente d’accumuler des réserves dans caves de sa banque d’émission, il est lui-même l’agent du déficit des autres pays. Le système de monnaie internationale ne doit pas l’encourager dans cette attitude.

3 – Une banque internationale doit rassembler plus à une banque commerciale qu’à une banque centrale. Le recours à ses services n’est pas obligatoire ; les pays le font en fonction de l’intérêt qu’ils s’y trouvent et du service rendu. La banque obéit à des règles de bonne gestion destinées à assurer contre les risques et à inspirer confiance en la monnaie qu’elle propose. Les pays clients sont invités à se plier à une certaine règle du jeu qui consiste à éviter l’accumulation tant de déficits que des excédents.

4 – La monnaie internationale ne doit pas pouvoir être thésaurisée. Ses excédents ne doivent pas être rémunérés, bien au contraire. Les pays excédentaires sont invités au besoin par des pénalités, à diminuer leurs excédents, soit en plaçant leurs disponibilités, soit par une politique conjoncturelle de relance (choix et souplesse). Les pays déficitaires sont au contraire assurés d’une aide réglementée par des quotas et des coûts financiers et des seuils. La règle consiste à donner une certaine indépendance au pays par rapport à la contrainte externe.

Pour lui ôter tout caractère de monnaie de réserve, la monnaie internationale est inconvertible, de sorte qu’aucune possibilité de spéculation n’intervient par son intermédiaire. Elle est uniquement monnaie de transaction.

5 – Enfin, quoique nommée Banque de compensation, la banque a une véritable activité commerciale. Elle ne se contente pas de transférer aux déficitaires les excédents des autres pays, mais elle crée de la monnaie internationale en faveur des pays déficitaires, ses liquidités étant constituées par les excédents des autres pays. Toutes les fois que les pays excédentaires diminuent leurs excédents, ce sont automatiquement les pays déficitaires qui en profitent, et la liquidité de la Banque internationale n’en est pas affectée.

L’avantage de ce système est que le développement des liquidités internationales peut être contrôlé. Le circuit de monnaie international est un circuit normalisé, mais qui reste rationnel.

Le mécanisme proposé par Keynes est à un double titre l’application de son analyse théorique :

- A - Parce qu’il repose sur les effets néfastes de la thésaurisation et démontre que le taux d’intérêt international est la conséquence d’une certaine préférence pour la liquidité.

- B - Parce qu’il insiste sur le rôle joué par la monnaie dans le développement des échanges et sur la nécessité pour les pays de disposer de volants monétaires indépendants même de leurs capacités immédiates.

- C - Parce qu’il a pour objet de permettre aux pays la réalisation du plein emploi et plus de liberté dans le domaine de la politique économique en assouplissant considérablement la contrainte externe.

L’avantage de ce système est très grand car étant un organisme « bancaire », il peut être assuré d’une certaine efficacité quel que soit le type de relation de coopération ou de d’antagonisme qui régit les pays… »

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